Villes
Koprivshtitsa
Bulgaria


Koprivshtitsa (prononcer Koprivchtitza)

Situation: La ville est située sur la rivière Topolnitza, dans la montagne de Sredna gora, à 1060 m d`altitude, à 110 km au Sud-Est de Sofia, à 90 km au Nord-Ouest de Plovdiv. Koprivshtitsa est l’ une des plus jolies villes en Bulgarie dont le charme provient à la fois de son site magnifique et de ses demeures d’une remarquable qualité architecturale. Le rôle de la ville dans l'histoire bulgare et le nombre de grands personnages qu'y sont issus font de Koprivshtitsa l'un des piliers identitaires de la Bulgarie.

Population: 2600 habitants.

Histoire : Koprivshtitsa est fondée au XIVe siècle quand la Bulgarie est tombée sous le joug ottoman, dans une vallée fertile irriguée par la Topolnitza, au carrefour des convois et des commerçants. Il paraît que la beauté du site a attiré ici des familles bulgares avec leurs troupeaux, qui ont fondé un nouveau village. Il y a plusieurs légendes liées aux origines de la ville. Selon la plus populaire une noble dame, venant de Rila, choisit l'endroit pour la qualité des pâturages aux alentours. Elle réussit à obtenir du sultan-même un document de propriété et reçut des privilèges inhabituels pour l'époque – les Turcs n'avaient pas droit de traverser la ville à cheval, les habitants de la ville avaient le droit de porter une arme. Les richesses de la ville attiraient les ottomans, qui au début du XIXe siècle l`ont incendiée et pillée par trois fois. En dépit de cela la ville s`agrandie et son influence au palais du sultan ne faiblit pas. Les habitants de la ville commercent avec Tzarigrad (Istanbul), Alexandrie, le Caire, et d’autres lieux. Les riches négociants y construisent de somptueuses demeures, on y édifie des ponts, des églises, des fontaines. La ville se constitue en tant que centre culturel et spirituel, et devient le berceau des idées de l’ Éveil national bulgare de liberté politique. La ville a donné à la Bulgarie plusieurs grands personnages dont la vie et l’activité ont laissé de profondes empreintes dans l`histoire du pays. Koprivshtitsa prend une part active au mouvement de libération du peuple bulgare et dans l`insurrection d`Avril en 1876.

Curiosités: Les maisons-musées représentent la richesse de Koprivshtitsa. Ces vastes demeures style Éveil national, colorées en bleu, en rouge, à la cour intérieure plongée dans la verdure et gardée par de hautes enceintes en pierre, l’odeur de géranium qui s’en dégage, les ruelles dallées, les petits ponts au dessus de la rivière, les églises multicolores font le charme de cette ville sans pareil.

  • La maison Oslékova est le monument architectural et ethnographique le plus important de la ville. Elle est construite vers le milieu du XIXe siècle pour le commerçant Nencho Oslékov par de grands maîtres bâtisseurs de Samokov. La maison séduit par sa décoration intérieure et extérieure. Le salon à l'étage repose sur trois colonnes en cèdre de Liban, sur les murs extérieures sont dessinés des scènes exotiques. Les plafonds en bois sculpté, les fresques, l'aménagement intérieur reflètent la vie des riches de Koprivchtitza à la fin du XIXe siècle. Le propriétaire de la maison Nentcho Oslékov périt pendant l’insurrection contre les Turcs en avril 1876 – il fut pendu à Plovdiv pour avoir financer la fabrication des uniformes pour les insurgés.

  • La maison Karavélova – c`est la maison natale de Lyuben Karavélov, éminent révolutionnaire et écrivain de talent. Dans la cours fleurie on voit un bel ensemble de trois maisons, construites durant 25 ans et dont la plus ancienne date de 1810. Dans la première maison sont nés Lyuben Karavélov et son frère Petko Karavélov, premier-ministre et ministre des finances après la Libération. La seconde maison date de 1820. Elle servait à la production de la charcuterie locale. Quant à la troisième, c'était la maison d'été. On y peut voir le dactylographe acheté en 1871 de la Serbie pour imprimer les tracts révolutionnaires et plus tard pour imprimer la première constitution bulgare.

  • La maison Débélyanova est la maison natale d`un des poètes bulgares les plus doux et romantiques Dimcho Débélyanov mort à 29 ans dans la Première guerre mondiale. En franchissant la porte on pénètre dans une petite cour intérieure au pins séculaires et aux griottiers feuillus. La verdure contraste le bleu profond des murs de la maison. Devant la maison se profile le silhouette en pierre de mère du poète, regardant au loin et attendant le retour du fils… La sculpture est l’œuvre du grand artiste Ivan Lazarov.

  • La maison Lyutova est construite en 1854 par des maîtres bâtisseurs de Plovdiv et possède des murs extérieures richement décorés et des plafonds superbement sculptés en bois. Au rez-de-chaussée est arrangée une exposition de tapisseries de laine non-tissée, à l'usage quotidien, typiques de l'époque.

  • La maison Kablechkova est la maison natale de Todor Kablechkov, révolutionnaire et un des commandant du Comité révolutionnaire centrale bulgare, celui qui proclama l'insurrection de 1876, auteur de la Lettre en sang (il signa par le sang la lettre annonçant le début de la révolte). L'étendard des insurgés flotta sur le toit de cette maison. La maison, construite en 1845, est l'un des échantillons les plus remarquables de l'architecture bulgare. Elle se démarque par la symétrie et la beauté de ses formes et son salon vitrifié à l'étage. Les plafonds, les portes, les meubles sont le résultat d'un fin travail de sculpture sur bois.

  • La maison de Gueorgui Benkovski - à la lisière de la ville, sur une colline et au milieu des fleurs et de verdure se dresse la maison en bois de Gueorgui Benkovski, organisateur principal de l'insurrection d'Avril 1876, emblème de la lutte bulgare contre l’oppression ottomane. Dans la hauteur, près de la maison, se trouve le mémorial dédié aux événements d'Avril 1876 avec à son sommet le monument de Gueorgui Benkovski sur son cheval, menant «La Cavalerie ailée».

  • La maison natale de Nayden Gerov, écrivain, linguiste, folkloriste et homme public.

  • L`église Assomption de la Vierge avec son grand jardin-cimetière (tombes de Todor Kablechkov et de Dimcho Débélyanov) et ses murs peints d’un bleu soutenu, fut construite en 1817, en onze jours si on en croit la légende, à la place d`une église incendiée par les kardjalii (bandes organisées comptant jusqu'à plusieurs centaines de cavaliers, qui pillaient villages et petites villes). Elle représente une bâtisse basse, faiblement éclairée, avec une façade de maison en raison du fait que pendant la domination ottomane la construction de grandes églises fut interdite. Sous le joug turc les églises devaient être basses, à demi enterrées sous terre et sans clochers. Le clocher de celle-là est rajouté en 1896.

  • L`église Saint Nicolas fut construite en pierre en 1839 par un architecte d’Andrinople (actuelle Edirne) avec l’autorisation expresse du sultan et grâce aux donations généreuses faites par les habitants de la ville.