Histoire
DOMINATION OTTOMANE (1396-1878)

Depuis la fin du XIVe s. jusqu’à la fin du XIXe s., la Bulgarie disparaît de la carte de l’Europe et devient la province turque de Roumélie. Le développement social, culturel et économique des Bulgares est brusquement interrompu. Les forteresses et les palais sont rasés, les églises sont profanées et incendiées; une partie considérable des monuments écrits de la culture bulgare sont détruits. Le Patriarcat bulgare est liquidé et soumis au Patriarcat de Constantinople.

Au cours des premiers siècles de la domination, les conquérants ottomans font preuve d’une cruauté exceptionnelle dans leurs efforts d’assimiler la population bulgare et de la forcer à se convertir à l’islam. En dépit de la pression inhumaine, sans l’aide de personne, sans frontière commune avec un quelconque état européen indépendant, les Bulgares résistent avec ténacité, souvent au prix de leur vie, pour sauvegarder leur langue, leur religion et leur culture. À cet égard, le clergé bulgare et les monastères jouent un rôle décisif pour conserver, ne serait-ce qu’une petite partie des lettres bulgares. La culture bulgare se réfugie aux monastères (Rila, Batchkovo, Troyan, Rojen, Tchérépich, Dragalevtzi, Dryanovo, etc.) et dans les couvents-écoles de Hilendar et de Zographos (au mont Athos).

La résistance des Bulgares, l’impuissance des Ottomans à briser la volonté du peuple dominé en dépit de l’importante force militaire déployée en Bulgarie s’avère un sérieux obstacle à l’expansion ottomane vers l’Europe Centrale et contribue à affaiblir la force de frappe de l’armée ottomane. La lutte du peuple bulgare contre les envahisseurs reste dans la mémoire collective comme une page d’héroïsme exceptionnel, de bravoure et de sacrifice de soi.