Sites et Monuments
Nessébar

Situation : Nessébar est une ville de la côte de la Mer Noire située à 36 km au Nord de Burgas et tout près de la station balnéaire Côte du Soleil (Slantchev briag).

Située sur une toute petite presqu'île de la Mer Noire, Nessébar est l'une des plus vieilles villes d'Europe. Fondée par les Thraces environ 3200 ans avant J.-C. Nessébar est la ville la plus riche en monuments de l’architecture médiévale en Bulgarie. 23 églises et des monuments divers retracent le passé grec, romain et byzantin de la ville qui fut inscrite dans la liste du patrimoine mondial d'Unesco en 1983.

Population : 10 324 habitants.

Histoire :
Nessébar est l’une des villes les plus anciennes d’Europe avec une istoire d’environ 3200 ans. La première agglomération fut fondée par les Thraces. Au VIe siècle av J.-C. des colons grecs de Mégare arrivent dans la cité et réussissent à se mettre d’accord avec le chef local des Thraces, Ména, et de fonder un polis (cité-état), nommé Ménabria – la ville de Ména. Les grecs prononçaient le nom de la ville comme Méssambria, les romains Méssembria et les byzantins Mésemvria. La cité s’agrandit et connut un essor économique. Les habitants construisirent un aqueduc et un système de canalisations, des temples, un gymnase et un théâtre. La ville se transforma en centre de grande importance entretenant des relations commerciales avec les villes de la Mer Noire, la Mer Egée et la Méditerranée.

En 72 av J.-C. Messembria fut prise par les armées romaines sans opposer aucune résistance et fut incluse dans l’Empire Romain au sein duquel elle garda une indépendance relative. En 395, l'empire fut définitivement divisé en deux parties et le rôle économique et politique de Messembria augmenta. Furent construits de nouvelles enceintes, temples et thermes par lesquelles la ville imitait Constantinople. La capitale de l'Empire s'établit à Constantinople et Nessébar devint le lieu préféré des empéreurs qui venaient rétablir leur santé aux thermes.

Après la fondation de l’état bulgare (681) Nessébar suivit un destin chaotique, tantôt bulgare, tantôt byzantine, ce qui ne nuisit ni à sa prospérité, ni à son prestige. La ville fut prise par les Bulgares pour la première fois en 705 sous le règne du khan Tervel. Ce fut ici que l'empereur byzantin Lion Syrien attendit en 705 l'armée bulgare menée par khan Tervel, appelé au rescousse pour repousser l'invasion arabe et libérer la ville de Constantinople assiégée par les Arabes. La ville fut prise et intégrée dans l’Empire Bulgare cent ans plus tard par khan Kroum et fut rebaptisée Nessébar. Mais ce fut beaucoup plus tard, à l’époque du tzar Ivan-Alexandre (1331-1371) qu’elle connut son apogée: la cité se couvrit d’églises (au point qu’aujourd’hui Nessébar se vante de détenir le record du monde du nombre d’églises par habitant !), 41 au total.

En 1366 la ville est prise par les chevaliers d’Amédée VI, comte de Savoie, ce qui marqua son déclin. Vendue à l'empereur de Byzance, la ville fut prise par les Turcs en 1453.

Pendant les années du joug ottoman le développement économique et culturel de la ville continua. De nouvelles églises furent bâties et beaucoup de monastères furent fondés aux alentours de la ville. Les liens commerciaux avec les autres villes continuèrent et après la Libération Nessébar redevint un centre économique important. Les riches négociants édifièrent les demeures qui donnent à la ville son caractère et son originalité.
Appréciée comme villégiature estivale dès le début du XXe siècle, la ville de Nessébar est aujourd’hui envahie par les vacanciers et par les touristes qui viennent faire des séjours balnéaires mais aussi voir les vestiges d’un passé riche et héroïque et s'imprégner de l'atmosphère romantique de cette ville extraordinaire.

Monuments intéressants :
Pour les Bulgares Nessébar est une des plus riches trésoreries d’histoire ancienne. En 1956 la ville fut déclarée ville-musée, réserve historique et archéologique d'importance nationale. Grâce à ses monuments bien conservés de différentes époques, en 1983, l’ancienne ville de Nessébar fut incluse dans la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO.

  • Musée archéologique : Le musée abrite l’exposition „Nessébar pendant les siècles” présentant des monuments culturels qui illustrent l’histoire de l’antique Messembria thrace, grecque et romaine (stèles, ancres, bronzes, jarres et dolia) et du Moyen-Âge bulgare (icônes).

  • L’église du Christ-Pantocrátor : située au centre ville, édifiée en brique et en pierre au XIIIe siècle, décorée d’une belle frise de céramique verte soulignant ses arcades aveugles, c’est l’une des églises les mieux conservées de cette époque en Bulgarie. Aujourd’hui elle abrite une galerie d'art.

  • L’église Saint-Jean-Baptiste : église en forme de croix, très simple, coiffée d’une coupole datant du XIe siècle. Accueille à la belle saison des concerts.

  • L’église du Saint-Sauveur (Sveti Spas): construite en 1609, à l’époque ottomane, cette église en partie enterrée conserve un beau cycle de fresques représentant les Apôtres et des scènes de la Bible.

  • L’église Sainte-Parascève (Sveta Paraskeva): construite au XIIIe siècle c’est une église à une nef de plan basilical. Abrite une petite galerie d’art.

  • L’église Notre-Dame (Sveta Bogoroditza): très vaste, c’est l’église paroissiale de Nessébar (1884). A l’intérieur – grande iconostase, à l’entrée – très belle icône représentant Sainte-Anne datant du XIXe siècle.

  • La Basilique Sainte-Sophie (l’ancienne métropole) fut construite au Ve siècle. Au Moyen-Âge, elle était la cathédrale de l'évêché de Nessébar.

  • L’église Saint-Etienne (Sveti Stefan) ou la nouvelle métropole fut élevée au Xe siècle et conserve des fresques d’une grande valeur artistique de la période XIVe - XVIIIe siècle.

  • L’église Saint-Jean-Aliturgète : construite au XIe siècle, posée sur une plate-forme dominant la mer, elle est considérée comme le monument le plus remarquable de l’architecture bulgare de cette époque. Elle représente une église à coupoles en forme de croix et à trois nefs. Son charme tient à sa situation, mais aussi à son état actuel de ruine éminemment romantique. L’église abrite un petit musée d’archéologie.